André Ceccarelli Sextet feat. Rosario Giuliani | Jazz
Sur un air de West Side Story
Lorsque André Ceccarelli a découvert West Side Story au cinéma au sortir de l’adolescence, ce fut, comme pour tous ceux de sa génération, un choc. Choc culturel, de cette Amérique contemporaine à l’écran, de ses quartiers populaires et de la condition de ses immigrés, avec la morgue de la jeunesse et l’insolence des oubliés. Choc esthétique, d’un film aux couleurs vibrantes, tourné au cœur même de New York, dont les chorégraphies de Jérôme Robbins semblent refléter l’architecture et l’énergie. Choc musical, enfin, de la partition de Leonard Bernstein, marquée par l’empreinte du jazz, qui donne son rythme à l’action et souligne toute la force dramatique de l’affrontement entre Jets et Sharks.
En 1996, André Ceccarelli avait déjà offert une relecture de la musique, sous la forme d’un album en quartet consacré à ce répertoire paru chez BMG. Un album salué en son temps par une nomination aux Victoires de la musique. Vingt ans plus tard, le batteur niçois relève le pari d’une nouvelle version, actuelle et audacieuse.
Entre clins d’œil et interprétation, claquements de doigts et bruitages, André Ceccarelli, fidèle à l’esprit du jazz, s’approprie ce répertoire à sa manière. Il le joue, s’en amuse et s’en inspire, dans la joie d’une aventure collective et le bonheur de faire résonner à nouveau ces airs que nous avons tous en tête, sans les trahir ni les dénaturer, avec l’amour de la musique qui est le sien depuis plus d’un demi-siècle. Comme un coup de chapeau à tous ceux qui ont fait du film le chef-d’œuvre que l’on sait.